Périmètre du bassin Charente
10 550 km²
Le fleuve Charente qui prend sa source dans le contreforts du Massif Central à Chéronnac déroule son cours sur 365 km pour se jeter dans l’océan atlantique au niveau de la baie de Marennes Oléron.
La Charente est l’épine dorsale d’un système hydrographique comportant 6 650 km de cours d’eau soutenus par les apports de 22 affluents.
Le fleuve Charente qui prend sa source dans le contreforts du Massif Central à Chéronnac déroule son cours sur 365 km pour se jeter dans l’océan atlantique au niveau de la baie de Marennes Oléron.
La Charente est l’épine dorsale d’un système hydrographique comportant 6 650 km de cours d’eau soutenus par les apports de 22 affluents.
La Charente a un bassin plat : plus de 60 % du bassin versant est situé en dessous de 100 m d’altitude. Sa topographie est peu heurtée.
Le débit du fleuve est faible. Il est accentué par les pertes que subissent ses affluents dans le substrat karstique et par ses nombreux méandres.
La majorité du bassin versant de la Charente se trouve sur les tables calcaires. La frange sud-ouest correspond aux coteaux aquitains. L’Est est à cheval sur le Massif Central Nord et les dépôts argilo-sableux.
Le Sud Est du bassin versant est sur les causses calcaires. Le bassin versant de la Charente est caractérisé par des relations étroites entre les eaux de surface et les eaux souterraines.
Le bassin versant bénéficie d’un climat doux et ensoleillé avec des précipitations modérées (entre 600 et 700 mm par an sur la côte et 900 mm à l’Est).
Superficie : 10 549 km²
Population : 585 400 habitants
Densité : 55.5 hab/km² (40 à 100 hab/km²)
Population saisonnière : 117 445 personnes
Activité agricole
SAU : 626 470 ha
Surface irriguée : 81 500 ha (RGA 2000)
Nombre d’exploitations : 14 232
Industrie
Établissements industriels : 500
Répartition des volumes prélevés (155 millions de m3)
Eau potable : 42 %
Industrie : 6 %
Irrigation : 52 %
Région Nouvelle-Aquitaine
16 – Charente
17 – Charente-Maritime
24 – Dordogne
79 – Deux-Sèvres
86 – Vienne
87 – Haute-Vienne
Principales agglomérations (RGP 1999)
16 – Angoulême 103 746 hab.
17 – Rochefort 35 934 hab.
16 – Cognac 27 037
17 – Saintes 26 869 hab.
La Charente amont, de la source à Angoulême
A la naissance, la Charente traverse les bocages de Charente Limousine. Pour soutenir l’étiage du fleuve durant l’été et répondre aux besoins de l’irrigation, deux grands lacs (le lac de Lavaud et le lac de Mas Chaban) ont été construits en 1989 et 2000.
Des lacs et des barrages
Ils occupent deux vallées (la Charente et la Moulde) sur près de 400 hectares. Leur création a bouleversé l’écosystème et fait apparaître de nouvelles scènes de paysages. Le milieu naturel se reconstruit autour de ces plans l’eau.
Le bocage avec son réseau de haies ou d’alignement d’arbres occupe une place prépondérante dans ce paysage.
Des oiseaux et des poissons
Les lacs sont devenus des lieux de repos, de nourriture et d’hivernage pour les oiseaux. Près de 170 espèces nicheuses et migratrices y sont recensées : le tardorne de belon, le cormoran, la bernache, la grue cendrée, le martin-pêcheur…
Les poissons carnassiers sont bien représentés avec notamment des sandres, black-bass, carpes…
Des développements touristiques
Sur le site, un pôle touristique a vu le jour et des aménagements ont été réalisés pour la pratique d’activités de loisirs (baignade, canoë, voile, pêche, randonnée, …).
Méandres, bras d’eau et dépression
Ensuite, le cours de la Charente reste hésitant. Une incursion dans la Vienne et un retour en Charente par le Ruffécois.
La vallée alors étroite, s’élargit mollement en avant de Mansle. Jusqu’à Angoulême, elle forme une vaste dépression où le fleuve déploie des méandres, des bras d’eau et découvre des îles. Les berges sont bordées des prairies régulièrement inondées, de bois marécageux de frênes, d’aulnes, de coteaux calcaires abrupts. Les paysages agraires sont dominés par de vastes parcelles de cultures intensives.
La Charente reçoit les eaux de l’Aume, la Couture, l’Argentor et le Son Sonnette.
Le karst de La Rochefoucauld
Des ressources souterraines à préserver
Le plateau karstique de la Rochefoucauld qui s’étend sur plus de 500 km2 a une topographie singulière faite d’effondrements géologiques dus au cheminement souterrain de rivières. De vastes dépressions appelées ici fosses (Fosse mobile, Fosse limousine, Grande Fosse…) des gouffres font le relief et les légendes de la forêt de la Braconne entre autres.
Cette géologie originale a favorisé le développement d’une flore et d’une faune très particulières. Les chênes côtoient les genévriers, les landes, les pelouses sèches où s’épanouissent des orchidées. Ces dolines et gouffres sont propices à l’habitat d’espèces animales menacées : les chauves-souris, les salamandres, les tritons… Le karst a une grande capacité de stockage et de préservation des eaux pluviales.
Ce système aquifère globalement monocouche, libre, se continue au sud-est dans le département de la Dordogne. Il est affecté d’un pendage général faible, dirigé vers le sud-ouest. Caractérisé par la présence d’un réseau karstique, il est limité au sud-ouest par un réseau de failles mettant en contact la masse carbonatée du Jurassique supérieur (Oxfordien récifal), avec les marnes du Kimméridgien supérieur (marnes à Exogyra Virgula).
Ce contexte géologique particulier favorise, en Charente, la présence d’une zone de débordement de l’aquifère : les sources de la Touvre. Elles sont l’exutoire du karst de la Braconne, auquel s’ajoutent les pertes de deux cours d’eau : Le Bandiat et La Tardoire.
Les niveaux géologiques impliqués dans ce vaste système karstique sont les calcaires d’âge Jurassique moyen à supérieur, depuis l’étage Aalénien, jusqu’à la base du Kimméridgien inférieur. Le mur imperméable de l’aquifère est assuré par les argiles et les marnes d’âge Toarcien. Outre l’AEP (eau potable), ce niveau est capté pour l’irrigation. Les analyses nitrates montrent, pour une source, une bonne qualité des eaux par rapport à ce paramètre (teneurs inférieures à 10 mg/l). La nappe reste vulnérable étant donnée l’absence de recouvrement superficiel et la rapidité des écoulements souterrains.
Bandiat, Tardoire, Bonnieure, vagabondages souterrains
Ces rivières perdront une grande partie de leurs eaux dans le karst de la Rochefoucauld. La Charente les récupèrera.
Le Bandiat se jette dans la Tardoire uniquement l’hiver. La plupart du temps, il disparaît complètement dans le karst.
La Tardoire serpente dans des gorges étroites (gorges du Chambon) et après Montbron dans une vallée de prairies juste avant de commencer à perdre ses eaux dans des gouffres.
La Bonnieure rejoint le fleuve après avoir fait une incursion souterraine. Ses rives humides accueillent des variétés végétales montagnardes comme le lys martagon ou l’ail des ours. Myosotis, renoncules, campanules bordent les chemins…
La Touvre en résurgences
Sa source comporte 4 points de jaillissement : le Dormant, le Bouillant, la Font Lussac et la Lèche. Le débit moyen de ces résurgences varie de 12 à 15 m3/s (43 000 à 54 000 m3/h).Ces importantes résurgences (2e de France au niveau du débit) sont alimentées par les pertes souterraines des rivières Bandiat, Tardoire venant du karst de la Rochefoucauld. Les eaux du Bouillant sont captées pour l’alimentation en eau potable de l’agglomération d’Angoulême.
La Touvre se jette dans la Charente après avoir parcouru 11 km. Son débit est souvent plus important que celui de la Charente l’été. Il est donc essentiel à la vie du fleuve jusqu’à l’estuaire. L’eau de la Touvre est fraîche (8°) et propice à l’élevage et à la pêche de truites.
D’Angoulême à Rochefort
Les «prées» inondables
Après Angoulême, le lit de la Charente s’élargit. Il coule dans une large plaine alluviale. Jusqu’à Rochefort, ces secteurs appelés «prées» sont inondables et occupés par des prairies. La Charente reçoit les eaux du Coran, de l’Antenne, de la Seugne, du Né et de la Boutonne.
Le Coran. Sa vallée d’une grande diversité écologique est composée de bois humides d’aulnes, de frênes, de prairies marécageuses, de chênaies sur les escarpements rocheux. Cette variété de milieux a permis le développement d’une végétation aux affinités montagneuses (véronique de montagnes, parisette à quatre feuilles, cardamine flexeuse). Le vison d’Europe y trouve un habitat d’accueil.
La Seugne est bordée d’importantes zones humides faites de forêts alluviales et de marais dont les marais de Breuils, de l’Anglade, de l’Aubrade. En période de crue, elle communique avec ces marais qui assurent un rôle de régulation et d’absorption de l’eau. A ces milieux aquatiques, il faut rajouter des éléments originaux : cuvette tourbeuse (100 ha), lignes de coteaux calcaires portant des pelouses sèches. Ce territoire abrite des espèces menacées : la tortue Cistude d’Europe, le vison et la loutre d’Europe, la lamproie de Planer. Des frayères à brochets et à truite Fario y sont recensées.
L’Antenne. Cette petite rivière à courant moyen et de bonne qualité est bordée d’aulnaies, de frênaies, de roselières inondables et parcourue par un dense chevelu de bras secondaires. Parmi les espèces remarquables de la vallée, il faut noter des libellules (cordulie à corps fin…), des coléoptères (la Lucarne cerf-volant), une grande variété de chauves-souris (la barbastelle), le vison, la loutre. Chez les poissons, le chabot, les lamproies, les aloses, trois sites de frayères de truite Fario sont connus.
Le Né. Sa vallée comprend deux parties distinctes :
la haute vallée qui abrite une rivière à nombreux bras, bordée d’une végétation ligneuse (aulnaies, frênaies, peupleraies).
Ce paysage bocager, où s’est établi un compromis avec les activités humaines, a conservé des prairies naturelles humides. Des espèces animales rares (le triton crêté, la libellule cordulie, la loutre, le vison d’Europe…) y vivent. Les plantes des prairies humides s’y épanouissent (le saule pourpre, la sagittaire…),
le cours moyen marqué par un paysage de vastes champs voués à l’agriculture intensive (céréales notamment).
La Boutonne. Sa vallée comprend de nombreuses prairies inondables, des bois denses (forêts de Chizé, d’Aulnay) et des cultures de peupliers. Son cours inférieur est en correspondance avec les marais d’accompagnement depuis St-Jean-d’Angely jusqu’à la confluence du fleuve. La Boutonne connaît les étiages les plus sévères du bassin de la Charente. On peut noter la présence d’un cortège d’espèces menacées : loutre d’Europe, d’invertébrés tels que la Rosalie des Alpes ou le cuivré des marais, des poisson comme le lamproie de Planer.
Les marais côtiers et le bassin de Marennes Oléron
Prairies humides, vasières, canaux…
Ces marais littoraux s’étendent autour de Rochefort sur plus de 20 000 hectares. Issus des activités humaines, ils sont, aujourd’hui, en grande partie, doux, desséchés et de deux types les marais «gâts», anciens marais salants convertis en prairies, en peupleraies,
les marais «plats» parcourus par des chenaux et fossés organisés en un réseau dense.
Ces canaux et fossés, creusés pour assainir les prairies, sont des clôtures naturelles. Ils permettent, selon les saisons, l’évacuation ou l’alimentation des marais en eau douce. Ils jouent également un rôle d’épurateur biologique et sont un corridor pour la faune (poissons, loutres…).
La mise en culture progressive de ces marais constitue un vrai risque de déséquilibre. Les produits phytosanitaires utilisés sont nuisibles à la qualité des eaux, à la faune et la flore.
L’indispensable eau douce de la Charente pour l’ostréiculture
À son embouchure, le fleuve Charente alimente en eau douce le bassin ostréicole de Marennes Oléron. Ce bassin est composé de marais, de claires, de parcs à huîtres.
L’eau douce de la Charente est essentielle à l’activité conchylicole. Le succès des captages des jeunes larves d’huîtres et leur développement dépendent d’un subtil équilibre entre la température, la salinité, le pH de l’eau. Seul l’apport suffisant de «doucin» de la Charente (95 % des apports en eau douce dans le bassin), permet de réunir ces conditions favorables. Le développement du phytoplancton indispensable à la croissance des huîtres, dépend de l’apport en nutriments contenus dans l’eau douce du fleuve.
Réserves d’oiseaux
L’alternance d’immenses vasières, de dunes sèches, de roselières, de prairies humides participe à la richesse faunistique et floristique. Ces marais littoraux sont situés sur une des principales voies de migration des oiseaux en Europe. Ils sont donc des lieux privilégiés de halte migratoire et d’hivernage (plus de 20 000 oiseaux d’eau). En période de nidification, ils sont des zones de reproduction et d’alimentation pour l’avifaune. Ils abritent aussi des espèces patrimoniales en danger : l’anguille, la loutre et le vison d’Europe…