Scénarios exploratoires
Les 4 scénarios globaux de la démarche Charente 2050 sont issus d’un travail de prospective mis en œuvre avec une centaine d’acteurs du territoire du bassin de la Charente sur la gestion de l’eau. Les acteurs ont élaboré durant deux séries d’ateliers, les enjeux, puis les futurs possibles d’ici 2050 sur la base desquels ils ont formalisé des micro-scénarios thématiques.
Nous sommes repartis d’une matière de 41 micro-scénarios que nous avons assemblés en 4 grands scénarios transversaux aux thématiques. Ces 4 grands scénarios peuvent représenter une image du futur, mais clairement ne concentrent pas tous les futurs possibles d’ici 2050. Le pire ou le meilleur n’est jamais totalement ni exhaustivement décrit. Ces scénarios agglomèrent les futurs choisis comme importants à prendre en compte.
L’exercice de prospective ne consiste pas à choisir parmi ces 4 scénarios lequel est à prendre en priorité pour sa réalisation mais plutôt à éclairer des voies possibles souhaitables ou non. Partant du fait que ces 4 grands scénarios sont la somme de toutes les voies imaginées par les participants, la suite de l’exercice est plutôt de se concentrer sur comment atteindre ou éviter tout ou parties de ces 4 scénarios. Les 4 grands scénarios sont néanmoins la somme de micro scénarios dont la souhaitabilité et la probabilité ont été évaluées par les participants à la suite de leur construction. Les scénarios sont classés du moins souhaitable au plus souhaitable si l’on considère l’évaluation des micro-scénarios dont ils sont l’agglomération.
Télécharger les 4 scénarios globaux
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Scénarios
Scénario 1 : En 2050, reprise en main autoritaire des questions environnementales sur le bassin de la Charente
Suite à un immobilisme et un laisser faire important, les conditions de vie se dégradent. Les dégâts environnementaux font arriver au pouvoir un parti d’écologie autoritaire qui impose une réglementation et des actions drastiques pour une reprise en main de l’environnement.
L’attentisme des premières années a empiré la situation et la reprise en main n’en est que plus forte vis-à-vis de l’agriculture, de l’aménagement, du tourisme, des modes de vie. La résilience de l’environnement et de la société est très fortement dégradée.
Scénario 2 : En 2050, priorité à l’économie et à l’individualisme sur le bassin de la Charente
Suite à des cycles de crises économiques et politiques, il est décidé de déréguler la gestion de l’environnement afin de surmonter les effets des crises économiques. S’en suit une libéralisation des services de l’eau, une grande liberté dans les investissements et les aménagements autour de l’eau et des territoires ainsi qu’une diminution des investissements dans les politiques environnementales.
La dérégulation provoque une euphorie économique et une fuite en avant du modèle agricole intensif mais est vite rattrapée par la dégradation de l’environnement et la diminution de ressources. La gestion dérégulée ne permet plus de faire face aux changements en cours.
Scénario 3 : En 2050, forte relocalisation de la production et des modes de vie sur le bassin de la Charente
Suite à une demande forte des citoyens l’économie se relocalise. L’agriculture opère une mue pour partir sur des systèmes de production plus agro-écologique et une consommation plus localisée. Pour faciliter cette transition, des réserves multi-usages sont constituées afin de sécuriser la production. L’agriculture joue le jeu au même titre que l’aménagement ou la consommation individuelle d’eau.
Ce mouvement transforme la consommation et le rapport à l’eau à tel point que la diminution de la consommation d’eau nécessite de modifier les systèmes de financement de l’eau pour pouvoir supporter les charges. La gestion est également transférée à une échelle de bassin pour pouvoir réguler les inégalités entre territoire.
Scénario 4 : En 2050, nouvelle organisation territoriale sur le bassin pour une gestion globale et transversale de l’eau
Suite à une prise de conscience qu’il faut changer les choses pour anticiper le futur, le territoire s’organise en mettant en place des structures de gestion à l’échelle du bassin qui vont lui permettre d’appliquer un plan d’actions d’anticipation.
L’eau est prise en compte dans les aménagements et le développement territorial de manière très forte puisque c’est la gestion qui détermine le reste. L’ensemble des usages est sécurisé par la mise en place de réserves qui permettent de supporter les déficits.
L’agriculture négocie un plan de transition agro-écologique qui est en partie financé par l’application d’un bonus-malus sur les services écosystémiques. L’ensemble des cours d’eau, zones humides ou d’expansion de crues est renaturé.